"Un gelato al limone, vero limone. Ti piace ?", aurait pu entonner Marina Valensise vêtue pour l'occasion d'une veste jaune...citron ?! Point de vocalises pourtant, Madame la Directrice de l'Institut culturel italien dont le protocole n'exclut manifestement pas les démonstrations d'autorité musclée, postée à l'entrée en maîtresse de céans s'assurait, en tirant les contrevenants par la manche, que chacun était bien sur sa liste et préalablement passé par la case vestiaire. Ce soir, dans les ors de l'hôtel Galliffet, la diplomatie transalpine s'apprêtait à fêter un hôte de marque … un citron !

Dans le saint des saints, notre assemblée triée sur le volet pû enfin goûter au plaisir d'Un gelato al limone - Se mi piace ? Tantissimo Paolo ! - offert par un célèbre glacier italien bien décidé à voler la vedette à notre citron d'honneur. Rafraîchissante, pas trop sucrée, manquant peut-être de la saveur qu'on attendrait d'un citron poussé au soleil intense de Sicile, puisqu'il s'agit bien de cela, un citron sicilien – de Syracuse pour être toute à fait précise –, la glace du méritant augura par trop de la suite...

L'ambassadeur en personne avait fait acte de présence, se fendant d'un discours après la présentation des protagonistes siciliens par Madame Valensise, qui ne s'aventura guère plus loin que le rang de directeur. Mais où sont donc les producteurs ? Par ordre de préséances,... introuvables !

Après la projection d'une vidéo publicitaire à la gloire du glacier, le citron de Syracuse ou plutôt son aristocratie, nous promit la jeunesse éternelle. Suffirait de s'en badigeonner le nombril !

Et la gastronomie dans tout ça ? Nous attendions impatients avec Alessandra, l'intervention du chef sicilien doublement étoilé Pino Cuttaia¹. Alessandra qui avait pourtant fourni la matière première – mozzarella, safran, cappellini 2 minutes de cuisson, marsala sec, tomates Pienolo del Vesuvio, tomates ciliegino, etc – pour le cours de cuisine que donnait le chef de Licata à l'institut l'après-midi même, n'en connaissait pas la destination. La réputation de Pino Cuttaia le précédant, sa curiosité était piquée au vif. Sans compter qu'elle s'était pliée en 4ⁿ pour acheminer les produits jusqu'aux cuisines d'un institut bien peu reconnaissant. 19H30 passées, toujours point de Pino Cuttaia. A défaut de l'homme, nous durent nous satisfaire de sa cuisine … sans pouvoir garantir avec certitude qu'il s'agit bien de la sienne faute d'information. Une mousse (?) de mortadelle qui tenait plus du pâté de foi ouvrit les dégustation, suivit d'un raviolo farci au pesto de petits pois sur un morceau de poisson fumé nageant dans une drôle de crème.... Mais où se cache donc le citron dans tout ça ? Nous ne le saurons jamais, comme nous ne saurons jamais ce qui différencie notre citron de Syracuse d'un autre...

A tout prendre, on préfère s'en tenir aux belles proportions et à l'essence enivrante de celui de Sorrento disponible chez Rap !

1Chef du restaurant La Madia di Licata (province d'Agrigente)

A noter : le 14 mai prochain, Moreno Cedroni, chef doublement étoilé du restaurant La Madonnina del Pescatore à Senigallia (Ancone), donnera un cours de cuisine en italien à L'institut culturel italien. Et, l'épicerie RAP fournira les ingrédients !

Un gelato al limone !

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